Des concurrent(e)s sexy qui apparaissent, des ex qui resurgissent et des officiels qui sont aux premières loges pour voir le danger qui menace leur couple... Espionnage, suspicion, clash: les sites de réseaux «d'amis» mettent à mal la confiance entre les amoureux
«Quand ton mec est inscrit sur Facebook et que tu vois défiler sa liste d'amis dans laquelle il y a des profils de nanas plutôt avantageux, forcément tu en viens à te poser des questions.» Comme Anette, les adeptes des sites de réseaux sociaux, tels Facebook ou MySpace, sont pris d'une nouvelle manie: l'espionnage conjugal.
Retrouver des amis perdus de vue ou se faire de nouvelles relations, voilà à quoi servent ces plateformes virtuelles. On s'inscrit en laissant une adresse e-mail et en se créant un profil personnalisé. C'est marrant, sauf que les employeurs y vont pour scruter le profil et les relations des candidats à un poste, les parents pour surveiller leurs enfants et les couples pour évaluer leur fidélité!
Pourquoi, en effet, ne pas jeter un oeil au carnet d'adresses de sa moitié, puisqu'en plus il est généralement accessible à tous les adhérents? Au risque d'imaginer n'importe quel (le) inconnu(e) en rival(e) potentiel (le) ou, pire encore, d'assister en direct au retour d'un(e) de ses ex...
«Au début, chaque fois que mon copain avait un nouveau profil féminin dans son réseau d'amis, je lui demandais «qui c'est cette fille?». Ça m'arrive encore de le faire. Et réciproquement, même s'il est moins jaloux que moi», rigole Anette. Pour l'instant la jeune Lausannoise et son ami prennent ces petites séances d'interrogatoires à la légère. Mais sur Facebook, les histoires peuvent se nouer rapidement. «En réalité, ce n'est pas très différent des chats où tu peux te faire draguer. Tu as un profil, tu y mets une photo de toi, des informations sur ton boulot, tes hobbies, si tu es célibataire ou en couple. Donc tu peux laisser la porte ouverte...» analyse Cécile, utilisatrice de longue date.
Et quand la porte s'ouvre pour l'un, elle peut se refermer brutalement pour l'autre. «Ça a ruiné ma dernière relation, confie un jeune homme sur le site Internet de la chaîne de télévision américaine MSNBC. Je pensais que je pourrais garder les choses sous contrôle en partageant un profil avec ma petite amie, que je pourrais ainsi avoir un oeil sur ceux qui lui enverraient des requêtes pour entrer dans ses relations. (...) Quand je lui demandais, «qui c'est celui-là?», elle me répondait «juste un ami». En tant que mec, je sais qu'un garçon n'est jamais «juste un ami»! Et un jour, elle m'a dit qu'elle ne pouvait plus rester avec moi et elle a rompu. Et où était-elle la semaine suivante? A Vegas avec son «ami»!»
Ce genre de témoignages pullule sur le Net, et alimente la paranoïa... Les Américains ont d'ailleurs déjà trouvé un nom à ce phénomène: «Facestalking» ou «MyStalking» («traquer» sur FaceBook ou sur MySpace).
Du coup, pour ne pas se laisser prendre au piège de l'espionnage et de la jalousie, certains s'imposent des règles strictes. Cécile, elle, renonce à se lier avec des profils «dangereux». «Je suis en couple et je l'ai clairement mentionné sur Facebook, explique-t-elle. Récemment, mon ex m'a invitée à devenir son amie. J'ai refusé, parce que même s'il n'y a plus rien entre nous, je sais pertinemment que mon copain me fera une scène de jalousie s'il l'apprend. Il y a même des amis vivant à l'étranger qui m'ont contactée sur Facebook et dont j'ai rejeté l'invitation pour ne pas prendre le risque de déclencher une crise.»
Pour le thérapeute de couple Robert Neuburger, s'inscrire sur un tel site, c'est un peu jouer avec le feu: «On ne sait jamais quelle tournure peuvent prendre les choses. Mais ces plateformes posent surtout la question de ce qu'on peut garder pour soi et de ce qui fait partie de l'espace du couple, avec le risque d'empiéter sur le territoire que l'autre considère comme le sien. Des gens vont parler de leur couple, de leurs frustrations ou des choses qui dysfonctionnent. Ce qui peut mener à la crise, mais aussi être bénéfique, en permettant de mettre les choses sur la table et d'ouvrir le dialogue.»
Bref, si Facebook menace la paix des ménages, il en est surtout un implacable miroir. «Un couple, deux êtres qui vivent de façon aussi proche ressentent généralement les choses, relève le thérapeute. Quand on va regarder dans les affaires de l'autre, c'est que quelque part on a déjà un soupçon.»
par L.M
«Quand ton mec est inscrit sur Facebook et que tu vois défiler sa liste d'amis dans laquelle il y a des profils de nanas plutôt avantageux, forcément tu en viens à te poser des questions.» Comme Anette, les adeptes des sites de réseaux sociaux, tels Facebook ou MySpace, sont pris d'une nouvelle manie: l'espionnage conjugal.
Retrouver des amis perdus de vue ou se faire de nouvelles relations, voilà à quoi servent ces plateformes virtuelles. On s'inscrit en laissant une adresse e-mail et en se créant un profil personnalisé. C'est marrant, sauf que les employeurs y vont pour scruter le profil et les relations des candidats à un poste, les parents pour surveiller leurs enfants et les couples pour évaluer leur fidélité!
Pourquoi, en effet, ne pas jeter un oeil au carnet d'adresses de sa moitié, puisqu'en plus il est généralement accessible à tous les adhérents? Au risque d'imaginer n'importe quel (le) inconnu(e) en rival(e) potentiel (le) ou, pire encore, d'assister en direct au retour d'un(e) de ses ex...
«Au début, chaque fois que mon copain avait un nouveau profil féminin dans son réseau d'amis, je lui demandais «qui c'est cette fille?». Ça m'arrive encore de le faire. Et réciproquement, même s'il est moins jaloux que moi», rigole Anette. Pour l'instant la jeune Lausannoise et son ami prennent ces petites séances d'interrogatoires à la légère. Mais sur Facebook, les histoires peuvent se nouer rapidement. «En réalité, ce n'est pas très différent des chats où tu peux te faire draguer. Tu as un profil, tu y mets une photo de toi, des informations sur ton boulot, tes hobbies, si tu es célibataire ou en couple. Donc tu peux laisser la porte ouverte...» analyse Cécile, utilisatrice de longue date.
Et quand la porte s'ouvre pour l'un, elle peut se refermer brutalement pour l'autre. «Ça a ruiné ma dernière relation, confie un jeune homme sur le site Internet de la chaîne de télévision américaine MSNBC. Je pensais que je pourrais garder les choses sous contrôle en partageant un profil avec ma petite amie, que je pourrais ainsi avoir un oeil sur ceux qui lui enverraient des requêtes pour entrer dans ses relations. (...) Quand je lui demandais, «qui c'est celui-là?», elle me répondait «juste un ami». En tant que mec, je sais qu'un garçon n'est jamais «juste un ami»! Et un jour, elle m'a dit qu'elle ne pouvait plus rester avec moi et elle a rompu. Et où était-elle la semaine suivante? A Vegas avec son «ami»!»
Ce genre de témoignages pullule sur le Net, et alimente la paranoïa... Les Américains ont d'ailleurs déjà trouvé un nom à ce phénomène: «Facestalking» ou «MyStalking» («traquer» sur FaceBook ou sur MySpace).
Du coup, pour ne pas se laisser prendre au piège de l'espionnage et de la jalousie, certains s'imposent des règles strictes. Cécile, elle, renonce à se lier avec des profils «dangereux». «Je suis en couple et je l'ai clairement mentionné sur Facebook, explique-t-elle. Récemment, mon ex m'a invitée à devenir son amie. J'ai refusé, parce que même s'il n'y a plus rien entre nous, je sais pertinemment que mon copain me fera une scène de jalousie s'il l'apprend. Il y a même des amis vivant à l'étranger qui m'ont contactée sur Facebook et dont j'ai rejeté l'invitation pour ne pas prendre le risque de déclencher une crise.»
Pour le thérapeute de couple Robert Neuburger, s'inscrire sur un tel site, c'est un peu jouer avec le feu: «On ne sait jamais quelle tournure peuvent prendre les choses. Mais ces plateformes posent surtout la question de ce qu'on peut garder pour soi et de ce qui fait partie de l'espace du couple, avec le risque d'empiéter sur le territoire que l'autre considère comme le sien. Des gens vont parler de leur couple, de leurs frustrations ou des choses qui dysfonctionnent. Ce qui peut mener à la crise, mais aussi être bénéfique, en permettant de mettre les choses sur la table et d'ouvrir le dialogue.»
Bref, si Facebook menace la paix des ménages, il en est surtout un implacable miroir. «Un couple, deux êtres qui vivent de façon aussi proche ressentent généralement les choses, relève le thérapeute. Quand on va regarder dans les affaires de l'autre, c'est que quelque part on a déjà un soupçon.»
par L.M